dimanche 4 mars 2012

Confession d'un enfant du siècle ... Dernier !

Un jour, je me baladais une housse de guitare à la main. Je croise un collègue de boulot qui me dit :
- " Je ne savais pas que tu étais guitariste"
-  "Je ne suis pas guitariste, je joue de la guitare " !  Et c'est là toute la nuance.
En vidéo ou cinéma c'est pareil! J'ai la même caméra que Luc Besson mais je ne suis pas Luc Besson.
Comme disait mon regretté Papa :
- "J'ai le même vélo que Raymond Poulidor, mais je vais vachement moins vite …"
Tout ça pour dire, et heureusement beaucoup en sont conscient, que le matos n'est là que pour vous faciliter la tache ; le talent n'est pas livré avec …

Mais du matériel il en faut un minimum pour commencer ! Et là, heureux ceux qui débutent en ce 21eme siècle. Moi quand j'étais môme, à part emprunter la caméra super8 de papa, il n'y avait pas beaucoup de solution. Et, vu le prix de l'engin, il était plutôt réticent le père.
- "Mais papa c'est pour faire du cinéma ! "
- "Travaille à l'école pour avoir un métier d'abord "
Ce jour là, pas question de lui expliquer que "justement" c'est le métier que je voulais faire plus tard … Et pour la caméra faudra lui emprunter … subrepticement !

Et les films alors … à l'époque (et c'est pas si vieux) la bobine de 15m de super8, qui durait moins de 5mn, coûtait beaucoup plus que notre argent de poche hebdomadaire ! En plus on envoyait le chargeur chez Kodak, qui renvoyait le film développé par la poste quelques semaines plus tard. … fallait y croire !
Quand devenu à  mon tour papa, j'ai vu mon fils et ses copains tourner un petit film en un week-end, je me suis dit qu'ils avaient de la chance les mômes ! A cette époque j'étais l'heureux possesseur d'un caméscope Sony HI8, autant vous dire que je ne l'ai pas beaucoup utilisé ! De toute façon les rares fois où j'en ai eu besoin … Nicolas "tournait" un nouveau film … j'ai jamais fait autant de photos dans les événements familiaux qu'a cette époque.

Bénies aussi les cassettes vidéo, sur lesquelles on pouvait enregistrer jusqu'à 1h30 d'images. On pouvait aussi filmer en intérieur sans souci pourvu que le lustre au dessus de la table soit assez puissant. A mon époque, il fallait trouver un grand père ou un papa qui possédait une torche 1000W/220V.
La bête enfin trouvée, on l'allumait fièrement dans la chambre du copain chez qui nous tournions. Quelques minutes après la maman du copain arrivait en courant pour voir si c'était de notre faute si son compteur bleu prenait des tours ! Et ça, dans le meilleurs des cas: Quand le fusible tenait bon.
En plus ces torches ne faisaient pas dans la finesse ; ça éclairait fort et large et surtout chaud, mais il fallait les tenir à la main ... certains avaient un ou deux doigts brûlés . Et dans une pièce de 20m² la chaleur au bout de quelques minutes … Heureusement que les bobines ne duraient que 5mn! 

Pourquoi on mettait pas les torches sur pied ? Parce qu'on en avait pas et aucune adresse pour en trouver . Alors système D
Mes premières leçons comme éclairagiste je les aie découvert là. 
Règle numéro 1: La position maximale de la torche c'est au bout de la seule rallonge qu'on avait pu emprunter !


Et le son ? Quel son ? Du cinéma muet.  Oui monsieur !

JCR

A suivre …

Avis aux "anciens " racontez vos débuts, ou vos anecdotes.

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